Mémoire en Mouvement"

Exposition collective organisée par l’association ArtSeed.

La mémoire, loin d’être une archive figée, est un flux — une matière vive et mouvante, nourrie par les gestes, les paysages, les silences, les échos du passé et les projections vers l’avenir. L’exposition Mémoire en mouvement explore cette mémoire dynamique, à la fois individuelle et collective, intime et universelle, à travers les œuvres de Marion Artense Gély, Laure Debrosse, Ludovic Pessin et Léo Souton.

Marion Artense Gély convoque les strates du temps par une peinture inspirée des maîtres de la Renaissance. Ses toiles, composées de dizaines de glacis superposés, révèlent une mémoire enfouie, un souffle ancien. Sa pratique de la céramique prolonge cette quête alchimique du caché, entre matière et lumière. Chaque œuvre devient un palimpseste, une excavation lente du sensible.

Chez Laure Debrosse, la mémoire se fait cosmique. En Islande, elle saisit l’infime — poussières, racines, algues — pour l’élever à l’échelle du céleste. Sa photographie abstraite métamorphose la matière brute en un monde d’étoiles et de danses. À la manière d’un haïku visuel, elle révèle la beauté de ce qui échappe à l’œil pressé, sublimant le chaos par la poésie.

Ludovic Pessin, quant à lui, inscrit la mémoire dans le corps. Son art est un geste : une calligraphie instinctive, sans mot, née du mouvement pur. Il capte l’instant, la présence, l’énergie du vivant. Entre traces et écritures, ses œuvres racontent l’être en acte. Par ce langage archaïque et direct, il donne forme à une mémoire du souffle et du silence.

Léo Souton crée, lui, des sculptures hybrides à partir de matériaux rejetés. Entre biomorphisme et architectures mentales, ses œuvres nous interpellent : elles regardent, séduisent, questionnent. En redonnant vie à ce que le système consumériste oublie, il propose une mémoire écologique, une revanche de la matière, où chaque fragment retrouve son pouvoir d’évocation.

À travers ces quatre démarches, Mémoire en mouvement devient une traversée entre passé et présent, entre trace et présence, entre humain et non-humain. L’art y agit comme révélateur d’une mémoire vivante — non pas figée, mais en constante métamorphose, vibrante, en devenir.

léo souton

Mon parcours et ma pratique révèlent cette soif de découverte, cette appétence pour des disciplines proches comme radicalement éloignées, ce goût pour la richesse et la diversité de ce qui m’entoure.

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Terre à terre, de la forme à la fleur