Jeune sculpteur : Léo Souton
Article de la revue Fragile - Guillaume Curtit - Paru le 10/11/2022
En effet, l’art de Léo Souton revêt des caractéristiques très organiques, qui nous amènent directement du côté de l’imaginaire biomorphique. La finesse et l’élégance de ces sculptures témoignent d’une recherche profonde de la morphologie du corps et de ses articulations, ainsi que d’une exploration de la sensualité sous différentes formes. De ce fait les œuvres se retrouvent dotées d’une surprenante vitalité, d’une ardeur, d’une force de vie qui semblent souligner une tension entre désir de marquer le mouvement d’une part, et retenue d’une pulsion intérieure d’autre part, que le sculpteur parvient à dompter, à contenir et à modeler – moduler – pour ne rien perdre de la beauté naturelle de l’élan originel.
Les œuvres de Léo Souton affichent également une intelligence de suggestion remarquable. L’artiste parvient à en montrer suffisamment pour qu’on soit en mesure de reconnaître une forme, une silhouette, un membre, mais fait en sorte que cela reste toutefois assez implicite et délicat pour qu’on ne puisse vérifier notre intuition avec assurance et laisser ainsi la porte ouverte à tous les possibles. Une sorte de pudeur intimidante émane alors de tout cela, car l’on croit parfois voir se dessiner un sein, un phallus, une hanche, un coude, une épaule ou une cuisse sans pouvoir en être absolument certain. Cette œuvre repose donc sur un subtil jeu de cacher-montrer qui, osons le dire, nous fait du charme.